« Le monde recule » : 828 millions de personnes avaient faim en 2021

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« Le rapport de cette année devrait dissiper tout doute persistant sur le fait que le monde recule dans ses efforts pour éliminer la faim, l’insécurité alimentaire et la malnutrition sous toutes ses formes. »

828 millions de personnes avaient faim en 2021. Près de 13 fois la population française. Il s’agit d’une augmentation de 150 millions depuis le début de la pandémie de COVID-19. Ces données sont issues du dernier rapport sur L’état de la sécurité alimentaire et de la nutrition dans le monde 2022, cosigné par plusieurs organisations, parmi lesquelles l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), le Programme Alimentaire Mondial (PAM) et l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO).

« Le rapport de cette année devrait dissiper tout doute persistant sur le fait que le monde recule dans ses efforts pour éliminer la faim, l’insécurité alimentaire et la malnutrition sous toutes ses formes », peut-on lire en résumé du rapport. « L’intensification des principaux facteurs à l’origine des tendances récentes de l’insécurité alimentaire et de la malnutrition (c’est-à-dire les conflits, les extrêmes climatiques et les chocs économiques), combinée au coût élevé des aliments nutritifs et aux inégalités croissantes, continuera de mettre à l’épreuve la sécurité alimentaire et la nutrition », poursuit-il avant de déplorer, « ce sera le cas tant que les systèmes agroalimentaires ne seront pas transformés ».

Hanna Saarinen est responsable de la politique alimentaire d’Oxfam, « qui se définit comme un mouvement mondial de personnes qui luttent contre les inégalités pour mettre fin à la pauvreté et à l’injustice », réagit à ce rapport et dénonce « un système alimentaire défaillant ».

« Il est profondément préoccupant que la faim dans le monde ait explosé depuis 2019 et se situe désormais à des niveaux aussi dévastateurs dans le monde. Cela se produit non pas à cause d’une pénurie de nourriture, mais plutôt à cause d’un système alimentaire défaillant, encore plus miné par les conflits, les effets de la pandémie de COVID et l’aggravation du changement climatique. »

Elle accuse « un échec politique de longue date à déterminer comment nous nourrissons tous les peuples du monde ».

« Notre système alimentaire perpétue depuis des années les inégalités, appauvrit les petits agriculteurs et pousse des millions de personnes vulnérables à la faim tout en faisant des ravages sur le climat. Il est facile d’attribuer la crise alimentaire d’aujourd’hui à la guerre en Ukraine, mais un échec politique de longue date à déterminer comment nous nourrissons tous les peuples du monde a rendu notre système alimentaire vulnérable à la fragilité et à l’échec bien avant maintenant. »

C’est en Asie que la faim touche le plus grand nombre, avec 424,5 millions de personnes, suivie de l’Afrique, avec 278 millions de personnes, et de l’Amérique latine et des Caraïbes avec 56,5 millions de personnes. Selon la FAO, les projections prévoient une augmentation de la faim en Afrique et une diminution dans d’autres régions, ce qui ferait de l’Afrique la région comptant le plus grand nombre de personnes sous-alimentées d’ici 2030.

Aujourd’hui, en France, il y a 700 000 personnes en insécurité alimentaire sévère.

M.C.

Crédit image : Shutterstock.com / Amors photos

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